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Retraite Au-Delà De 45 Ans : Médecins Et Techniciens Du Sport Désapprouvent

Le rallongement de l’âge de la retraite des lutteurs au-delà de 45 ans n’est pas du goût de nombre de spécialistes. Les Arènes repose le débat, après ce qui est récemment arrivé à Bombardier qui est, jusqu’ici, le seul à avoir lutté à 45 ans révolus.

À l’occasion de l’installation de la nouvelle équipe du CNG, il y a deux ans, l’ancien ministre des Sports, Matar Bâ, avait dit qu’un lutteur pourrait dorénavant lutter jusqu’après 45 ans si un médecin agréé le lui ordonne. Une mesure qui est loin d’être appréciée dans le milieu de la médecine et par les techniciens du sport.

Joe Diouf, ancien DTN de la boxe : « Lutter au-delà de 45 ans est trop risqué »

« Le professionnalisme requiert des normes, sur les plans médical, déontologique et de l’hygiène. Lutter au-delà de 45 ans est trop risqué. Il faut voir comment certains anciens lutteurs ont terminé. Il faut faire en sorte d’avoir un sport bien sain. Ce n’est pas bon de lutter au-delà de 45 ans. Ça ne pardonne pas. Les lutteurs commencent très tôt dans les mbappat. Je ne suis pas le Directeur technique de la lutte. Mais je sais qu’ils commencent très tôt. Quel est l’organisme humain qui peut supporter autant de charge physique, avec autant de conséquences au niveau médical ? Sans oublier toutes les contraintes et un rythme d’entraînement soutenu », dit Joe Diouf, ex-Directeur technique national de la boxe.

Avis de médecins de différentes fédérations 

Invité à donner son opinion sur le sujet, un médecin sportif d’une grande fédération sportive de répondre que « dans la lutte, il y a des médecins hautement qualifiés pour que je me permette de parler à leur place. Ce pourrait être mal vu. Dans l’équipe sortante du CNG, il y avait des compétences médicales incroyables. Alioune Sarr a longtemps été médecin sportif de plusieurs fédérations, Pr Raymond et Pr Ardo sont des professeurs d’université. S’ils estiment que les lutteurs doivent arrêter à 45 ans, ils ont bien leurs raisons ».

Cet autre médecin d’une équipe nationale que nous avons joint, mais qui a préféré garder l’anonymat, est d’avis qu’ « il faut que chacun reste dans son domaine. Il faut laisser les médecins faire leur travail. Malheureusement, au Sénégal, chacun est expert en tout. On ne se réveille pas pour prendre certaines décisions. Il faut donner la parole aux médecins et autres techniciens qui sont habilités à le faire ».

Dr Thierno Abass Kâ, ancien Président de la Commission médicale du CNG : « on peut aller au-delà de 45 ans si… »

Il a accepté de répondre à la question tout en précisant qu’il parlait en sa qualité de cardiologue et de médecin sportif, mais point au nom du CNG ou du Président de la Commission médicale. « Tout dépend de la catégorie du sport : sport de loisir ou de haut niveau professionnel. Le sport de hautes compétitions professionnelles demande beaucoup de sacrifices, beaucoup de besoins énergétiques. Tout dépend des Facultés cliniques de la personne. Il y a des gens qui, quand on va les examiner, on verra qu’ils n’ont pas de pathologie cardiaque, musculaire, vasculaire ou autre. Alors, ils pourront aller au-delà de 45 ans. Ça dépend du sportif et de comment il se comporte dans son hygiène de vie, de travail… Ibrahimovich, par exemple, dure dans le football. Si c’est un sport de loisir, on peut aller jusqu’à plus de 50 ans. C’est un certain nombre de paramètres qu’il faut mettre en place pour évaluer le sportif. Pour dire que telle personne peut y aller et que telle autre ne peut plus y aller. »

Boxe : l’âge de la retraite est fixé à 40 ans

« Le sport de combat, ce n’est pas un sport de loisir. La lutte avec frappe, c’est encore beaucoup plus flagrant. Il y a les contraintes avec tout ce qu’il y a comme possibilités de traumatismes et comme exigence sur le plan physiologique. Il y a la frappe en plus. Et en boxe, il faut arrêter à 40 ans », nous explique le Directeur technique national de la boxe, non sans donner des arguments additionnels. « Il faut intégrer les traumatismes neurologiques et neuromusculaires. Sur le plan mental, il y a aussi les incidences au niveau du cerveau. Sans oublier qu’en lutte avec frappe, il n’y a pas de protection. »

Les Arènes

Souleymane Ndiouck

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